Concevoir mieux, ensemble : récits de co-construction pédagogique

Chez Wooclap, j’ai le privilège d’être à la croisée de deux mondes : celui de l’innovation pédagogique, et celui du développement produit. Ce que j’observe, c’est que les idées les plus pertinentes émergent rarement de manière isolée, elles naissent dans les conversations, dans un message envoyé entre deux cours ou un atelier avec des technopédagogues.

Elles nécessitent aussi que nous fassions de notre mieux pour avoir l’humilité nécessaire pour reconnaître que nous ne pouvons pas, seuls, identifier tous les besoins.
Dans cet article, le premier d’une série en deux volets, je vous emmène dans les coulisses de notre méthode de co-construction. Comment structurons-nous l’écoute ? Comment nos équipes s’y impliquent ? Et que veut vraiment dire “co-construire”, quand on conçoit un outil pédagogique ?

Dans un second article, je vous partagerai des cas concrets de fonctionnalités co-construites, leurs histoires, ce qu’elles nous ont appris ainsi que d’autres exemples de co-conception sur des usages de Wooclap et Wooflash.

Une dynamique collective et structurée

Transformer un besoin pédagogique en une fonctionnalité, ce n’est jamais immédiat. Il faut organiser l’écoute, confronter les idées, tester dans la durée. Pour cela, nous avons mis en place différentes formes de collaboration selon les projets et leur stade d’avancement :

• des retours agrégés par nos équipes Care au fil de l’eau à partir des messages d’utilisateurs reçus via notre tchat.
• des idées rassemblées lors de campagnes plus structurées d’appels à contribution, via nos Customer Success Managers en lien direct avec les organisations.
• des appels individuels en visioconférence, avec partage d’écran, pour comprendre les usages réels et les points de friction.
• des programmes de bêta-tests approfondis sur une durée longue permettant de tester des fonctionnalités en situation réelle auprès d’apprenants.
• des cycles d’ateliers thématiques, conçus pour que des échanges entre pairs (enseignants par exemple), facilités par notre équipe, permettent de faire émerger des propositions grâce à l’intelligence collective.

Cette dynamique de co-construction implique l’ensemble des métiers à Wooclap. En tant que Head of Learning Innovation, mon rôle est de m’assurer qu’elle s’inscrit durablement dans notre culture d’équipe. Cela signifie promouvoir un langage commun entre enseignement et développement produit, en valorisant la curiosité pédagogique et l’écoute des signaux du terrain. J’anime également des ateliers de co-construction pour articuler objectifs pédagogiques et innovation produit.

Pour mieux éclairer ce que cela signifie concrètement dans notre organisation, j’ai posé quelques questions à deux personnes clés de l’équipe Produit, ci-dessous.

Entretien avec notre équipe Produit

Wandrille – Head of Product

• Comment définis-tu la co-construction dans le contexte de Wooclap, et pourquoi est-elle essentielle pour notre développement produit ?
• Je vois la co-construction comme un dialogue continu entre l’équipe et les utilisateurs de la plateforme. C’est un dialogue qui peut prendre des formes très différentes, mais surtout qui a lieu à chaque étape du développement d’une fonctionnalité ! La démarche est essentielle car elle nous permet de rester ancrés dans la réalité des enseignants et des élèves, et de construire un produit à la fois très pertinent et très facile d’utilisation. 
• Comment équilibrons-nous les besoins exprimés par les utilisateurs avec notre vision produit à long terme ?
• La vision produit à long terme est elle-même nourrie de ce dialogue continu avec les utilisateurs et toute la communauté pédagogique (chercheurs, ingénieurs pédagogiques, enseignants, étudiants etc). Parmi tous les besoins exprimés par les utilisateurs, elle nous aide à prioriser ceux auxquels nous souhaitons répondre, et nous donne un cadre sur comment y répondre. Elle nous aide donc à construire des solutions cohérentes et pérennes. 
• Un exemple où l’écoute des utilisateurs vous a amenés à faire marche arrière sur une fonctionnalité ?
• La décision la plus difficile a été d’abandonner, juste avant son lancement, notre premier projet d’intégration dans Zoom. Nous étions encore dans les confinements, et nous connaissions le potentiel pour les utilisateurs d’une telle intégration. Mais, arrivés au bout de son développement, les testeurs ont trouvé l’ergonomie moins pratique que le simple partage d’écran et trop différente de leurs habitudes. Malgré la communication déjà lancée sur son déploiement imminent, nous avons préféré ne pas sortir la fonctionnalité à ce moment-là.
• Le propos d’utilisateur de Wooclap/Wooflash qui t’a le plus marqué dans ton travail ?

J’ai la chance de pouvoir échanger fréquemment avec des étudiants. Il m’arrive souvent que l’un d’eux me confie avoir vu ses notes augmenter significativement grâce à Wooflash. Ces retours me rappellent à chaque fois pourquoi nous développons ces outils : pour accompagner les apprenants vers la réussite et leur offrir une expérience d’apprentissage plus engageante et plus efficace.

Anne-Laure – Product Manager

• Peux-tu en dire plus sur la manière dont tu intègres les retours utilisateurs dans ton travail au quotidien ?
  Les retours utilisateurs m’aident à identifier les vrais problèmes à résoudre sur un nouveau sujet et à comprendre leurs situations concrètes, au-delà de ce qu’on imagine en interne. Une étape essentielle pour moi consiste à comparer ces retours précis avec ma propre vision du problème : cela me permet de clarifier ce qu’il faut vraiment adresser, de valider ou ajuster mes hypothèses, et de m’assurer qu’on part sur la bonne base avant de proposer une solution.
• Peux-tu nous raconter une fois où un retour utilisateur a transformé une fonctionnalité ?

Quand nous avons commencé à travailler sur le type de question « Glisser-déposer », les besoins identifiés étaient liés à des brainstormings libres, sans bonne ou mauvaise réponse. Mais en échangeant avec plusieurs utilisateurs, j’ai réalisé que ce format pourrait aussi servir d’autres objectifs pédagogiques, à condition d’y intégrer la notion de “bonne réponse”. On a donc fait évoluer la fonctionnalité : d’une simple matrice de positionnement X/Y, elle est devenue un glisser-déposer sur image, avec ou sans validation, selon les besoins.

• Le propos d’utilisateur de Wooclap ou Wooflash qui t’a le plus marqué dans ton travail ?
• Ce qui me marque le plus, ce sont les retours d’utilisateurs peu à l’aise avec le numérique, souvent parce qu’ils n’ont pas grandi avec ces outils, et qui nous disent à quel point Wooclap leur semble simple à utiliser.
  Ça me rappelle à chaque fois l’importance de notre mission : créer un outil vraiment accessible, que tout le monde peut prendre en main facilement pour rendre ses présentations plus interactives, sans barrière technique.

Dans le prochain article, je vous propose de continuer cette exploration de notre collaboration avec les personnes qui utilisent Wooclap et Wooflash, à travers des histoires de fonctionnalités.

Et écrivez-moi à arlene@wooclap.com si vous souhaitez d’autres reportages sur les coulisses de Wooclap !