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Smart Code : un projet d’avenir à La Rochelle Université

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Smart Code : un projet d’avenir à La Rochelle Université

01.03.2022 • 9 minutes

Pourquoi La Rochelle Université a choisi d'intégrer Wooclap et Wooflash au sein de son ambitieux projet Smart Code.

Le 1er février, Wooclap participait au webinaire de Think Education et Recherche : Quel modèle pédagogique pour l'enseignement supérieur en 2027 ? Nous poursuivons aujourd'hui la réflexion avec La Rochelle Université, un établissement résolument tourné vers l'avenir.

Déjà sélectionnée en 2019 pour devenir l’une des premières universités européennes, elle est lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) "Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur" (DemoES) lancé par l’État français. 

Appelé Smart Code, le projet doit permettre de rendre l’université accessible en tout lieu et à tout heure.  Or pour y arriver, il faut des outils aussi inclusifs que performants ! C’est pourquoi La Rochelle Université a choisi d’intégrer Wooclap et Wooflash dans son démonstrateur.

Laissons Jean-Christophe Burie, enseignant-chercheur à La Rochelle Université et Vice-président Campus Numérique – Système d’Information, nous exposer les contours de ce projet ambitieux.

Quel est votre rôle à La Rochelle Université ?

Jean-Christophe Burie (J-C B) : Je m'appelle Jean-Christophe Burie, je suis enseignant-chercheur à La Rochelle Université depuis 1998. J’occupe les fonctions de Vice-président Campus Numérique – Système d’Information depuis 2016. Ma mission consiste à proposer et faire évoluer le schéma directeur du numérique pour qu'il réponde aux exigences de la transformation numérique, sociétale, environnementale et réglementaire. J’assure également le bon déroulement des projets qui en découlent, dans une définition large du Système d'informations (SI) intégrant personnel, usagers, services, données, procédures, logiciels, matériels, etc. Le projet Smart Code obtenu dans le cadre de l’AMI DemoES est l’un de ces projets.

Quelle est l'origine du projet Smart Code ?

J-C B : En 2016, suite à l’élection de Jean-Marc Ogier en tant que Président de l’Université, est né le projet Smart Campus. L'idée était d'imaginer le campus du futur à l’horizon 2050. Ce projet comprend différents volets. Le premier volet consiste à développer un campus durable et responsable. Le second volet vise à créer un campus Intelligent, Numérique et responsable. Enfin, le troisième volet consistait à intégrer le campus dans la ville (un smart campus dans une smart city) et faire de nos étudiants des éco-citoyens.

Sur le second volet numérique, nous avons imaginé deux concepts. Le premier est celui d’un campus sans frontière. Des apprenants situés n’importe où en France voire n’importe où dans le monde pourraient suivre nos formations. Et par apprenants nous entendons bien sûr des étudiants en formation initiale mais aussi des salariés qui souhaitent acquérir de nouvelles compétences, voire des citoyens curieux désireux d’apprendre. L'enjeu était alors de mettre en place les moyens techniques et organisationnels qui permettent à tous ces apprenants de suivre nos formations à distance; tout cela avait été imaginé bien avant la crise de la COVID-19. 

Le second concept du campus numérique était celui d’'Université à la demande. Les processus actuels pour créer de nouvelles formations sont souvent assez longs (contrats quadriennaux). Cependant dans certaines disciplines, comme la mienne en informatique, les technologies évoluent très vite, Il faut être réactif pour proposer des formations répondant aux besoins des entreprises. Les personnes en reprise d’études ou les salariés peuvent également avoir besoin de se former rapidement pour évoluer dans leur vie professionnelle. Or ils doivent bien souvent attendre la rentrée universitaire en septembre pour « commencer » leur formation.. Ce concept d'Université à la demande vise à leur permettre de commencer leur formation à tout moment

Faute de moyens financiers, la mise en œuvre de ces concepts n’a pu se faire immédiatement.. Nous avons donc procédé par étape. Le projet NCU Open Curriculum a parmi ces objectifs la personnalisation des parcours que nous avons mis en œuvre à travers un système de majeures / mineures (un étudiant suis par exemple une majeure en informatique et une mineure en droit). Le projet NCU a permis aussi la mise en place de mineures « métiers » (métiers du tourisme, du port, du numérique, …), L’idée est de montrer aux étudiants comment leur discipline (droit, management, informatique, …) s’insère dans des activités professionnelles et ainsi donner du sens à leur études. Dans le cadre de l’appel à projet « hybridation des formations », le projet OCAM avait pour objectif d’hybrider ces mineures métiers. 

C'est dans la continuité de ces projets que nous avons proposé le projet Smart Code en 2021.

Quels sont les 4 piliers du projet Smart Code ?

J-C B : Smart Code signifie "Smart Curriculum On Demand". Ce projet vise à aller plus loin dans la personnalisation des enseignements en introduisant le concept d’université à la demande. 

Le projet comporte 4 piliers :

1) La personnalisation du parcours. Ce volet vise à partir d’informations transmises par l’apprenant : son profil, ses objectifs professionnels, ses centres d’intérêts de lui proposer le parcours le plus adapté en allant piocher dans l’offre de formations les unités d’enseignements qui lui permettront d’acquérir les compétences nécessaires pour atteindre son objectif. Cela implique d'avoir une offre de formation modulaire, tout développant des stratégies permettant de les combiner de façon cohérente. Nous avons également prévu de créer des interconnexions avec les espaces numériques des lycées pour qu'ils puissent justement se projeter sur leur futur parcours, à travers un simulateur numérique qui serait une sorte de "GPS intelligent des formations".

2) La personnalisation des apprentissages. Si le présentiel restera la norme pour la plupart des étudiants, nous souhaitons prendre en compte les contraintes que peuvent rencontrer les « apprenants ». Les étudiants doivent de plus en plus travailler pour financer leurs études et ils ont souvent du mal à concilier les deux. Ils leur arrivent ainsi de manquer des cours, ce qui peut avoir un impact sur leur réussite. De même, un salarié, n’habitant pas à proximité de La Rochelle, ne peut pas toujours se libérer pour venir sur site suivre une unité d’enseignement à raison de quelques heures par semaine. Donc l'idée est que chaque unité d'enseignement soit accessible en présentiel, à distance de manière synchrone, et en asynchrone. L’apprenant pourra ainsi en fonction de ses contraintes, passer d'une modalité à l'autre.

3) Personnaliser l'accompagnement des enseignants. Le projet prévoit la création d’une cellule d'accompagnement constituée d'ingénieurs pédagogiques, d’intégrateur des contenus, et d’ingénieurs audio-visuel. Cette cellule aidera les enseignants à créer les contenus pédagogiques (supports de cours, capsules vidéo), scénariser les activités pédagogiques. L'accompagnement sera notamment important pour la création des activités pédagogiques asynchrones.

4) La personnalisation du suivi. La personnalisation des apprentissages impliquera que les différents publics (apprenants) seront présents totalement ou partiellement, voire pas du tout. Afin de s’assurer que les formations de chacun se déroulent correctement, nous souhaitons mettre en place un suivi personnalisé. Ce suivi au plus près de l’apprenant vise à vérifier que celui-ci est toujours assidu, motivé pour lui proposer un tutorat adapté si dès que des difficultés sont identifiées.

Wooclap et Wooflash font partie intégrante de ce dispositif de suivi. Grâce aux tableaux de bord, nous pourront suivre notamment l’acquisition des compétences et les agréger avec d'autres données pour déterminer quels étudiants suivent ou lesquels risquent de décrocher. 

Comment est-ce que Wooclap et Wooflash s'intègrent au projet Smart Code ?

J-C B : En plus du suivi évoqué précédemment, Wooclap permet de générer de l'interactivité, de rendre les étudiants acteurs de leur formation. Or quand on a des publics à distance et en présentiel, les questions Wooclap assurent que tout le monde participe dans les mêmes conditions.

Wooflash interviendra sur la partie asynchrone. Cela permettra à nos enseignants de prévoir un certain nombre d'exercices pour vérifier que le cours a bien été assimilé. Wooflash visera ainsi à encadrer le travail personnel mais aussi le suivi de la progression. Wooflash permettra enfin aux étudiants de s’évaluer par des tests de positionnement.

Quel est l'impact espéré du projet Smart Code ?

J-C B : Lorsque toutes les briques seront en place, nous pourrons proposer ce concept d’Université à la demande, une université qui peut s'affranchir des calendriers classiques (avec des formations généralement de septembre à juin) et du lieu. Imaginons un salarié qui veut acquérir de nouvelles compétences. Si son souhait est de commencer sa formation en septembre, il pourrait décider de la suivre en présentiel ou en distanciel.

Mais s’il souhaite commencer à un autre moment de l’année,  nous pourrons lui proposer de commencer en mode asynchrone avec un accompagnement adapté grâce au suivi personnalisé. Il pourra ensuite se rattacher à des cours en présentiel un peu plus tard durant sa formation et ainsi combiner différentes modalités pédagogiques.

Comment abordez-vous la collecte et l'utilisation des données ?

J-C B : Le volet relatif à la personnalisation des parcours impose de récolter un certain nombre d'informations sur l'apprenant : ses objectifs professionnels, ses centres d’intérêts, les compétences qu'il souhaite acquérir. Ces informations viendront de l'apprenant lui-même à travers notre plateforme intelligente. Pour les lycéens, nous avons également prévu une interconnexion entre les espaces numériques Lycée-Université afin de récupérer, avec l’accord de l’utilisateur, un maximum d'informations sur son cursus antérieur afin de lui faire des recommandations les plus adaptées.

La personnalisation passera également par une analyse des parcours de nos anciens étudiants. En effet, on connaît leur parcours et les unités d'enseignement qu'ils ont suivies. En moissonnant les réseaux sociaux, il sera possible de savoir ce qu’ils sont devenus sur le plan professionnel.

L’analyse  de ces différentes sources de données, grâce à des algorithmes d'intelligence artificielle, permettra de proposer le parcours le plus adapté au projet de chacun.

Quels sont les grands défis à venir pour La Rochelle Université ?

J-C B : La Rochelle Université est l'une des universités retenues pour devenir une Université Européenne. Dans ce cadre, nous travaillons avec 8 partenaires (Espagne, Grèce, Roumanie, Lituanie, Croatie, Irlande, Allemagne, Chypre). Or l'objectif est de développer des formations en commun. Dans ce contexte, le projet Smart Code prend tout son sens.

Un autre grand défi pour nous consiste à combiner l'usage du numérique, pour s'adapter aux nouvelles modalités d'apprentissage, avec le maintien de la dimension humaine et du présentiel. Autrement dit : faire en sorte que les outils numériques permettent d'avoir une université sans frontière et flexible tout en gardant une proximité avec l'étudiant.

Pour finir, qu'est-ce qui vous motive au quotidien dans votre métier ?

J-C B : En tant que Vice-président Campus Numérique – Système d’Information, mon objectif est d'offrir des services numériques et des outils qui facilitent la vie des usagers. Si on peut limiter voire supprimer les tâches répétitives, et permettre à chacun de se concentrer sur les tâches intellectuellement intéressantes, le contrat est rempli. Pour les étudiants, on constate que la vie est plus compliquée aujourd'hui. Ils doivent de plus en plus travailler pour pouvoir suivre leurs études.

On souhaite donc leur offrir des moyens de suivre des formations tout en s'adaptant aux différentes contraintes qu’ils rencontrent. Pour les enseignants, l’objectif est de les accompagner pour imaginer de nouvelles modalités d’enseignement en appui notamment sur le numérique, afin de favoriser le développement de l'innovation pédagogique centrée sur l’apprenant.

Vous souhaitez intégrer Wooclap ou Wooflash dans une réponse à un appel à projet ?

Auteur(e)

Sylvain Bitton

Sylvain Bitton

Content Marketing Manager @Wooclap. Enchanter l'enseignement par les mots et les images, c'est la mission qui m'anime au quotidien. Et à la fin de l'article, je signe !

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